Neonrothko

 

Acrylic Glass, Aluminium, Neons
Differents sizes

2004 -

François Jaques has now been working with artificial light for seven years.
He explored many aspects of having public light becoming art when transformed and installed in a museum or an exhibition.
(Many works with street lights, disco lights, stroboscopes...)

In his latest works, the NR, he uses neon signs (also basically typical street objects) which he designs himself, and then works on the colors inside the lightboxes with stage colour lightfilters which he rolls round white neons, as a kind of "techno-painter". The power of the white neon light influences the colour of the filters and the opal acrylic glass diffuses the light and mixes the colours. The limit constituted by the surface of a traditional painting, which holds the image within its frame, is here transgressed: What the viewer is confronted with, finally, is a kind of "artificial Rothko" which contaminates the space beyond its frame.

 

Christine Bohnet, 2004

François Jaques a débuté sa carrière artistique par la conception et la présentation d'un objet longiligne en acier, une sorte de javelot aux extrémités biseautées, l'"objet trait". Depuis quelques années, et dans le prolongement de certaines expériences réalisées avec cet objet, il s'intéresse à la lumière artificielle dans sa relation à l'espace construit: le musée, mais également d'autres types de constructions moins imprégnées de tradition artistique.
Au cœur des réflexions de l'artiste, cette question: comment la lumière modifie-t-elle/accompagne-t-elle notre perception de l'espace, des lieux que nous fréquentons? La dimension culturelle de la lumière artificielle, que Francis Bacon disait préférer à celle du jour, n'est plus à démontrer. Et en effet, que reste-t-il de l'atmosphère d'un night-club ou d'un match de football après l'extinction des projecteurs? Que deviendrait Las Vegas, ou Broadway, sans ses enseignes lumineuses? Evoquant notre relation au monde visible, le philosophe Merleau-Ponty dit ceci: «Quand je vois à travers l'épaisseur de l'eau le carrelage au fond de la piscine, je ne le vois pas malgré l'eau, les reflets, je le vois justement à travers eux, par eux». Les dernières oeuvres de François Jaques, les "NEONROTHKOS", illustrent bien cette réflexion. Leur espace n'englobe plus le spectateur, comme dans les installations antérieures, mais s'inscrit dans une relation de face-à-face avec lui. Or, la limite culturelle constituée par la surface de la toile, qui retient l'image dans son cadre et ne sollicite du spectateur que des représentations, est ici transgressée: l'image est à présent capable d'éclairer "au-delà d'elle-même", contamine l'espace et produit une impression physique.

 

Gauthier Huber